Réflexions sur la question des OVNI
Objets Volants Non Identifiés
La question des Objets Volants Non Identifiés (OVNI) constitue la plus extraordinaire énigme jamais posée à l’humanité, aussi bien par le sujet lui-même que par la controverse qu’il a provoquée depuis une soixantaine d’années. Il est nécessaire d’affirmer d’emblée une certitude absolue: le phénomène, polymorphe et complexe, paraissant souvent extravagant, est une réalité dont ne peuvent plus douter ceux qui, sincèrement, font l’effort de l’étudier sans a priori, objectivement et patiemment. Les deux écueils dans ce genre de débat sont, ou bien une adhésion enthousiaste, irréfléchie, à des thèses philosophico-mystiques délirantes, ou bien un rejet aussi tranché que non étayé, dans un cartésianisme étriqué et scientiste. Le juge idéal devrait posséder les qualités d’un scientifique au fait des théories actuelles, et celles d’un esprit ouvert aux extensions futures de la science. A un instant donné, l’état des connaissances humaines ne doit pas conduire à éliminer catégoriquement une hypothèse nouvelle ou un fait avéré mais inexplicable. L’histoire a illustré à maintes reprises l’erreur d’une telle attitude. Si le “garde-fou” de la science paraît indispensable, la curiosité intellectuelle l’est tout autant. Il faut en effet pouvoir séparer, dans l’énorme accumulation de témoignages de tous ordres, y compris les plus techniques, les cas explicables, de ceux qui constituent le “noyau dur”, irréductible, de l’énigme. Et si l’on réalise ce travail de tri avec toute l’honnêteté voulue, on ne peut que conclure à la légitimité de la question.
La stupidité en l’occurrence est d’affirmer sans étude sérieuse. On a entendu un astrophysicien, au demeurant vulgarisateur sympathique et enthousiaste, parler de “foutaise” et d’escroquerie à propos des OVNI. Il est certain que, malheureusement, il n’a pas eu l’occasion de consulter toutes les données disponibles ou n’en a pas pris le temps. Car d’autres scientifiques admettent, qu’au contraire, le problème mérite toute l’attention et le sérieux possibles.
Il faudrait réellement un livre entier pour montrer la réalité des OVNI. Disons, en quelques mots, que leur existence en tant qu’objets physiques est incontestable. Ces engins laissent des empreintes visibles et mesurables, des champs électromagnétiques détectables, des traces sur les écrans radar d’avions et d’aéroports. Des interactions électriques et électroniques sont fréquentes: perturbations d’allumage de moteur de voiture, de récepteurs radio, etc. De très nombreux cas de poursuites entre OVNI et avions ont donné lieu à des rapports détaillés. Des triangulations ont permis de très précis calculs de trajectoire, d’altitude, de vitesse. Des mesures directes de l’accélération de ces engins sont disponibles et frappent d’ailleurs par l’énormité de leurs valeurs (plus de cent fois l’accélération de la pesanteur !). Bref un faisceau de données techniques consistantes, sans parler de centaines de milliers de témoignages dont il serait stupide de déclarer qu’ils sont tous entachés d’hallucination, de folie, d’affabulation ou de tricherie. Parmi les témoins se trouvent représentées toutes les catégories sociales, avec une prédominance de personnes instruites. De plus, la science possède un outil d’analyse utile ici: la statistique. Appliquée à la masse des témoignages, il en ressort la preuve que ces objets sont matériels. Par exemple, les rayons qu’ils émettent, lorsqu’ils sont lumineux, respectent, statistiquement, les lois de l’optique à travers une atmosphère plus ou moins transparente.
Aussi doit-on accepter que le caractère matériel de ces “soucoupes volantes” est établi. Cependant tout se complique par le fait que le phénomène n’a pas que cette qualité. Dans certains cas, l’OVNI présente des propriétés étranges: traversée de mur par des faisceaux de “lumière”, modification de forme instantanée, apparition et disparition sur place, altération de la perception spatio-temporelle des témoins. L’extravagance de ces propriétés ne doit pas les faire rejeter systématiquement comme erreur ou affabulation.
Il en va de même avec une autre caractéristique plus rarement rapportée dans les évènements OVNI, mais aussi plus difficile à étudier: l’apparition d’entités humanoïdes. Si l’on continue d’appliquer ici le principe d’objectivité scientifique, pourquoi vouloir à tout prix ridiculiser les personnes qui, de bonne foi, font de tels récits ? Ne faut-il pas plutôt admettre l’hypothèse de la véracité des témoignages (ce qui ne veut pas dire que la réalité “matérielle” de ces “êtres” soit démontrée...) et tout faire pour en obtenir confirmation ? Il y a un paradoxe dans le raisonnement de l’astrophysicien évoqué plus haut. Il ne croit pas du tout à la réalité des OVNI et donc encore moins à celle d’êtres les manoeuvrant. Soit, mais il ajoute qu’il est foncièrement persuadé de l’existence de la vie extraterrestre... Alors pourquoi n’accepte-t-il pas au moins à titre d’hypothèse que les “pilotes” de ces engins mystérieux puissent exister ?
De manière très évidente pour qui regarde ce débat avec un recul suffisant, on sent chez ce scientifique comme chez le commun des mortels, la réticence profonde à admettre que nous ne sommes pas seuls... ici et maintenant. Alors on préfère inconsciemment qualifier de “foutaise” quelque chose de bouleversant et de terrifiant. On se doit ici de signaler que l’hypothèse de “pilotes” extraterrestres n’est pas la seule possibilité. Pourrait-il s’agir d’êtres humains du futur ? Ou d’entités appartenant à un autre univers et faisant des incursions dans le nôtre ? (L’idée d’univers parallèle(s) n’est pas rejetée par les scientifiques).
Le problème des OVNI prend périodiquement un tour désagréable sous la forme du “debunking”. Il s’agit, pour des experts plus ou moins encouragés par les gouvernements, eux-mêmes soucieux d’amoindrir l’impact du phénomène sur les populations, de livrer au public des explications semblant rationnelles et rassurantes. Par exemple, la vague d’OVNI du 29 novembre 1989 sera déclarée correspondre aux vols d’un avion furtif américain au-dessus de la Belgique. Suite à une autre série de témoignages décrivant des OVNI au-dessus de l’Europe de l’Ouest, le 5 novembre 1990, on cherchera à calmer tout le monde en parlant de rentrée atmosphérique d’une fusée russe. Les explications paraissent plausibles et la majorité des citoyens et journalistes les admettent sans les vérifier. Or dans les deux cas cités, bien des évènements relatés ne peuvent pas, matériellement, correspondre à la version “soft” officielle !
Autre forme possible de debunking, qui a le vent en poupe actuellement: la “théorie sociopsychologique”, qui prétend que tout est “dans la tête” des témoins, ou dans un psychisme collectif alimenté par les croyances populaires. Hypothèse à étudier comme telle, mais qui ne peut, et pour cause, expliquer en rien les aspects matériels constatés. Ou alors il faudrait démontrer que la pensée suffit pour créer masse, champ électrique et champ magnétique, onde radio et radar, etc ! Le compte n’y est pas !
Il reste donc que les objets volants non identifiés et leurs phénomènes connexes méritent toute l’attention, le sérieux et les moyens de la science, non seulement pour tenter de les comprendre, ce qui serait déjà un beau résultat, mais aussi pour la raison que, d’une certaine façon, ils ouvrent aux chercheurs “terrestres” des perspectives prometteuses. En particulier, la physique espère parvenir à unifier dans un même langage, une même théorie, les quatre interactions (ou “forces”) fondamentales à l’oeuvre dans l’univers: gravitation, électromagnétisme, forces nucléaires forte et faible, qui à l’origine, peu après le “big bang”, ne faisaient qu’une, dans un univers inimaginablement chaud (des milliards de milliards de milliards... de milliards de degrés). Or certaines caractéristiques des OVNI semblent indiquer un usage concomitant des interactions gravitationnelle et électromagnétique... qui pourrait suggérer un modèle à suivre pour la science terrestre...
Détection magnétique des OVNI
Enquêtes en Afrique du Nord